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in de la seconde guerre mondiale, le Japon est proche de la défaite et envoie des pilotes kamikazes sur l’ennemi. Tsubasa raconte les angoisses, les espoirs, les désirs qui animent Daisuke Shibusawa, un de ces pilotes, dans les derniers instants de sa vie.
« Exceptionnel » semble être le mot qui convient le mieux pour qualifier ce manga. Cette histoire si belle, si émouvante et parfois si révoltante par certains aspects que personne ne peut y rester indifférent. Tout l’album est essentiellement centré sur Daisuké et sa prise de conscience du sacrifice à venir ainsi que des raisons qui l’ont poussé à être volontaire pour cette mission suicide.
Cet album fait naître chez le lecteur une large palette d’émotions de par sa mise en scène efficace et son dessin dur et précis. On peut passer d’un instant à l’autre de la joie à la tristesse voire même à la colère. Cependant il faut bien avouer que cet album est essentiellement triste et qu’il est très rare d’y trouver une raison de s’y réjouir.
Il n’en demeure pas moins que ce manga plaira à un grand nombre de personnes mais je ne saurais trop conseiller aux âmes sensibles de se munir d'une boîte de mouchoir.
L'avis de Flocon
Qu'est ce qui pousse à être volontaire pour une mission suicide quand on a 19 ans ? Daisuke n'a pas hésité un instant à faire ce pas en avant qui fait de lui un candidat à la mort.
Pour quoi ? (rappelez-vous le « Why ? » des posters en N&B a propos de la guerre du Vietnam).
Pour la Patrie ? le Japon a perdu la guerre, c'est une certitude et la reddition une question de jours.
Sa mère ? Elle est seule et ne le sera sans doute pas moins lorsqu'elle pourra se prévaloir de l'héroïsme de son fils.
Pour protéger ceux qu'il aime / ceux qui l'aiment ? L'acte de bravoure peut cacher un abandon alors que la vraie preuve de courage aurait peut-être été de veiller sur eux dans une période qui s'annonce difficile.
Pour faire comme les autres, comme les copains ? Comme un seul homme, ces jeunes pilotes sont tous volontaires. Pour ne pas s'isoler des autres, pour ne pas trahir le groupe. L'esprit d'équipe probablement. Sans qu'aucun n'ait véritablement réfléchi aux conséquences, heureuses ou non, utiles ou non, de son acte. Mais peut-on faire un pas en arrière à cette époque au Japon? Peut-on douter sans se désavouer ?
Voici les questions que soulèvent Tachihara dans ce court récit (moins de deux cent pages). Ces questions qui s'enchaînent et rebondissent dans l'esprit de son personnage et auxquelles il se garde bien de répondre. Il laisse le soin au lecteur de composer avec ces doutes, avec le compte à rebours inexorable qui s'égrène en toile de fond, avec son envie de se révolter et de changer le cours de l'histoire.
C'est en effet sur le registre des émotions que tout se joue. Je ne dirais pas que le graphisme et le découpage sont anecdotiques mais je me suis surpris à plusieurs reprises à ne lire que le texte sans véritablement prêter attention aux cases. Les dessins composés de traits fins n'ont rien de disgracieux, l'air de ressemblance des personnages n'est pas fondamental et le choix des titres des chapitres n'est pas toujours judicieux.
Mais l'essentiel est ailleurs : on a envie de savoir si « ce qui devait arriver ».
Un très bon album à conseiller à tous les lecteurs. De mangas ou non. De BD ou non.
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